Refus scolaire : comment réagir
Croissance & Parentalité

“Mon enfant ne veut plus aller à l’école”

L’école n’est pas toujours synonyme d’insouciance. Certains enfants, pour des raisons diverses et variées, refusent catégoriquement d’y retourner. Face à ce comportement, il est normal pour les parents de se sentir démunis. Comment aborder le sujet avec son enfant ? Quels sont les signes révélateurs de difficultés plus profondes ? Le point avec Laure Deflandre, psychologue clinicienne à la Valette du Var.

Comprendre le refus scolaire : les causes possibles

Loin d’être un caprice, le refus scolaire peut résulter de différentes causes. Celles-ci peuvent être d’ordre psychologique, social, éducatif ou médical. “Ces facteurs peuvent être combinés. C’est-à-dire qu’un enfant peut à la fois se sentir anxieux et connaître des épisodes relatifs à la sphère sociale, comme le harcèlement par exemple”, explique la psychologue clinicienne Laure Deflandre.

Les causes psychologiques

Selon la spécialiste, les causes psychologiques peuvent se traduire par :

  • De l’anxiété à l’idée même d’aller à l’école ou de se séparer des parents ;
  • Une dépression. Elle peut entraîner une perte de motivation et d’intérêt quant à l’école ;
  • La phobie scolaire, qui se manifeste par une peur irrationnelle d’aller à l’école ;
  • Des troubles du comportement (TDA ou TDAH par exemple), qui peuvent se manifester, entre autres, par de l’impulsivité, un manque de contrôle de soi ou un refus de l’autorité.

Les causes sociales

Le refus scolaire d’un enfant peut parfois être lié à des causes sociales, qui peuvent inclure une variété de facteurs influençant son environnement et ses interactions avec les autres. Voici quelques-unes des principales causes sociales pouvant contribuer à ce comportement :

  • De problèmes familiaux, comme un divorce ou des événements stressants au sein de la famille ;
  • Du harcèlement scolaire et les intimidations qu’il implique ;
  • De l’isolement : difficultés à se faire des amis ou à s’intégrer dans des groupes.

Les causes éducatives

Les causes éducatives peuvent jouer un rôle important dans le refus scolaire d’un enfant. Ce phénomène peut survenir dans les cas suivants :

  • Des difficultés à s’adapter aux méthodes pédagogiques ou au rythme de l’enseignement. “Mais il peut y avoir aussi des difficultés d’apprentissage par rapport aux autres élèves, ce qui entraîne un sentiment d’infériorité”, souligne la psychologue Laure Deflandre.
  • L’ennui : il peut y avoir un manque de stimulation intellectuelle si le programme pédagogique est mal adapté à l’enfant ;
  • Une relation tendue avec l’enseignant, ce qui crée un blocage ;
  • Une pression excessive par les parents pour obtenir des résultats.

Les causes médicales

Les causes médicales peuvent, elles aussi, provoquer le refus d’aller à l’école chez l’enfant. Ce rejet peut être lié à divers problèmes de santé physique et/ou mentale, comme :

  • Des affections chroniques, comme l’asthme, des migraines ou autres douleurs récurrentes ;
  • Des troubles du sommeil. “Ils peuvent affecter l’énergie de l’enfant et ses capacités à se concentrer”, précise la psychologue clinicienne Laure Deflandre. Dans l’attente de trouver la cause de ces troubles, des gommes sommeil aux extraits de plantes peuvent aider à favoriser la détente et le sommeil.
  • Des troubles de l’apprentissage non diagnostiqués ou mal pris en charge, comme la dyslexie ou le TDAH, peuvent entraîner un épuisement psychologique et physique.

Dialoguer avec son enfant : les bonnes pratiques

Il est important que les parents puissent établir une relation de confiance et un développement émotionnel sain. “Pour cela, les bonnes pratiques reposent tout d’abord sur une écoute active, en donnant toute son attention à l’enfant”, note la psychologue Laure Deflandre. “Même si les raisons de son refus peuvent sembler irrationnelles, il est important de valider ses émotions et de lui faire comprendre que ses ressentis sont légitimes, accueillis et entendus”, ajoute la spécialiste. Respecter ce qu’éprouve l’enfant et faire preuve de patience sont les clés pour établir une communication ouverte et empathique.

Laure Deflandre préconise également d’établir des routines de dialogue au moment du repas ou du coucher par exemple. “La façon dont on montre ses propres émotions en tant que parent peut aussi inviter davantage l’enfant à en faire de même. Ce type d’échanges doit être normalisé”, conseille la psychologue clinicienne.

Signes révélateurs de difficultés plus profondes

Un refus d’aller à l’école qui dure dans le temps peut être révélateur de difficultés plus profondes. Des changements de comportement soudains, de l’irritabilité, des accès de colère fréquents et un besoin permanent d’être rassuré peuvent aussi traduire un mal-être plus profond. “Il est important dans ces cas que les parents admettent qu’ils sont arrivés au bout de leurs limites et qu’ils se tournent vers un psychologue ou un psychiatre”, soulève Laure Deflandre.

Il est recommandé de consulter un spécialiste de la santé mentale dès lors que plusieurs de ces signes persistent et interfèrent dans la vie quotidienne de l’enfant. “Celui-ci saura faire une évaluation complète et proposer un accompagnement approprié tel qu’une thérapie comportementale, une thérapie familiale ou un traitement médicamenteux si cela est nécessaire”, conclut la psychologue Laure Deflandre.

 

Source :

Entretien avec Laure Deflandre, psychologue clinicienne à la Valette du Var.